La sécheresse vaginale ou intime est un phénomène courant qui touche de nombreuses femmes.
Le plus souvent, elle survient en raison d’un manque d’œstrogène, cette hormone féminine qui est à la base de la lubrification de la muqueuse vaginale.
Ce manque d’œstrogène peut s’expliquer par la ménopause, la grossesse, des traitements médicaux, le stress, …
Le manque de lubrification vaginale peut être à la base d’irritations, de démangeaisons voire de douleurs lors des rapports sexuels.
Pas de panique, ce manque de lubrification se soigne ! La sécheresse vaginale n’est pas une fatalité.
Qu’est-ce que la sécheresse vaginale ?
Le vagin est une muqueuse normalement pourvue d’un système de lubrification : sa texture est alors douce, souple et élastique. Au niveau du col de l’utérus, des glandes produisent un liquide visqueux qui s’écoule le long de la paroi vaginale.
La sécheresse vaginale apparaît lorsque ce tissu n’est pas suffisamment lubrifié et que les cellules fabriquant le mucus se raréfient. Elle crée une sensation de vagin « sec ».
La muqueuse vaginale devient plus fine, plus sèche, ce qui la rend plus fragile et plus exposée aux petites lésions, sources de brûlures et d’irritation.
Cette lubrification est régulée par un certain nombre de facteurs hormonaux (lors de la ménopause ou grossesse par exemple), génétiques, médicamenteux ou psychologiques.
Il faut cependant distinguer 2 types de sécheresse intime : un manque de lubrification permanente du vagin ou un manque de lubrification uniquement lors d’un rapport sexuel.
Pourquoi le vagin devient-il plus sec ? Quelles sont les causes ? Pourquoi ai-je ce problème ?
La sécheresse intime est plus fréquente qu’on ne le pense. Souvent passagère, elle intervient à différentes périodes de la vie.
Elle peut toucher toutes les femmes mais principalement celles qui souffrent des changements hormonaux dus à la ménopause ou au postpartum.
On estime à 25% le nombre de femmes sujettes de manière récurrente avant la ménopause à des périodes de sécheresse intime ou sécheresse vaginale.
Et la sécheresse vaginale est plus ou moins sévère d'une femme à l'autre.
Les causes peuvent être hormonales, médicamenteuses, infectieuses, psychologiques ou encore liées à l’hygiène de vie.
Les causes hormonales
Dans la plupart des situations, la lubrification est associée à la production d’œstrogène.
La sécheresse vaginale est donc causée par la baisse ou un arrêt de la production de cette hormone par les ovaires.
Les hormones ont une influence directe sur nos humeurs et notre sexualité.
Une sécheresse vaginale peut donc être en lien avec :
· Une carence en œstrogènes, liée à la ménopause ;
Des changements hormonaux, comme pendant l’allaitement ;
La grossesse : particulièrement lors des 3 premiers mois ;
Certaines maladies des ovaires ;
* La ménopause et pré-ménopause :
C’est la principale cause de sécheresse vaginale ; lors de ces deux phases, l’organisme de la femme va produire plus ou moins d’œstrogène.
Avant la muqueuse était humide, rosée et souple, et à partir de là, elle peut devenir plus sèche et de couleur pâle…
La baisse brutale des taux d’hormones sexuelles (œstrogène et progestérone) liée à la ménopause va agir sur la capacité de lubrification vaginale, mais surtout, sur la trophicité des muqueuses.
* L’après-accouchement ou pendant l’allaitement : pendant cette période, appelée post-partum, la production d’œstrogènes diminue beaucoup, surtout si on allaite.
D’autres causes peuvent influer sur la quantité d’œstrogènes ou sur l’effet de ces hormones au niveau de la muqueuse :
* Une intervention chirurgicale au niveau des ovaires peut causer l’arrêt de la production d’œstrogènes ; l’hystérectomie peut aussi retirer les cellules et l’utérus responsables des sécrétions vaginales
* Certaines maladies du système nerveux et vasculaire, le diabète, les scléroses multiples, …
Les causes médicamenteuses :
Des médicaments ou des traitements peuvent aussi interférer avec les fonctions sexuelles, dont la lubrification du vagin :
Certains contraceptifs comme les pilules peuvent créer un déséquilibre dans la sécrétion vaginale.
Des médicaments contre les allergies ;
Des médicaments (les vasoconstricteurs) pour accroître la pression sanguine ou réduire le flot sanguin ;
Certains antidépresseurs ;
· Certains antihistaminiques influencent la lubrification
Les traitements contre le cancer : certains traitements peuvent bloquer de façon temporaire ou permanente la production d’hormones par les ovaires. C’est le cas par exemple de la chimiothérapie ; la thérapie avec des bloqueurs hormonaux (anti-hormones) qui peut faire apparaître la sécheresse très vite ; la radiothérapie ou la curiethérapie près des ovaires
Des traitements contre l’acné ;
Des traitements contre l’endométriose
Les causes infectieuses :
Certaines infections urinaires à répétition ou vaginales (IST, mycoses) peuvent provoquer une sécheresse vaginale ; tout comme une sécheresse vaginale peut être la cause d’infections.
Les causes psychologiques :
Ces causes concernent dans la majorité des cas le manque de lubrification lors des rapports sexuels. :
* Stress, fatigue, anxiété, dépression
* Des difficultés dans le couple : manque de désir, rapports sexuels rares ou peu satisfaisants, mésentente, manque de communication, …
* Une méconnaissance de son corps
* Un rapport négatif à la sexualité
* Le manque d’excitation pendant les rapports sexuels
Il est parfois nécessaire d’entreprendre un suivi thérapeutique avec un.e psychologue, un.e sexothérapeute ou un.e thérapeute de couple.
Une mauvaise hygiène de vie
* La consommation d’alcool ou de tabac
* La fatigue et le stress
* Des toilettes vaginales répétées avec des savons agressifs : l’eau et ces produits vont déshydrater la muqueuse ; le vagin a la capacité de se nettoyer tout seul. Il s’agit du rôle des sécrétions et des pertes. Vous devez vous inquiéter uniquement si celles-ci sont accompagnées de gênes ou de mauvaise odeur.
* L’utilisation de protèges slips, serviettes ou tampons hygiéniques
* Une alimentation déséquilibrée
* Le manque d’exercice physique
Quels sont les symptômes ?
Le principal symptôme est un vagin sec ou pas assez lubrifié, notamment pendant les rapports sexuels.
On peut aussi ressentir :
- des démangeaisons (envie de se gratter),
- une sensation d’échauffement ou des irritations dans le vagin ou sur les organes génitaux externes (la vulve), dont le clitoris et l’ouverture de l’urètre, le conduit par lequel sort l’urine.
- Un inconfort ou une douleur peuvent survenir quand on a des rapports sexuels, quand on urine ou que l’on s’essuie.
A terme, la sécheresse vaginale peut avoir des conséquences :
- La paroi du vagin peut devenir plus mince : cela peut causer des petites fissures dans la paroi ; celles-ci sont une source d’échauffement ou de brûlure lors des rapports sexuels et d’irritation au moment d’uriner.
- Le tissu (la muqueuse) du vagin devient moins élastique (atrophie vaginale). L’entrée du vagin peut alors devenir plus étroite et rendre difficile les rapports sexuels et les examens gynécologiques.
- Troubles sexuels : les frottements liés à l’absence de lubrification peuvent entraîner des douleurs lors des rapports sexuels, qui peuvent entraîner une baisse de libido.
- Un risque accru d’infections, notamment mycoses, infections urinaires, vaginoses…
Consultez une sage-femme, votre médecin ou un gynécologue si vous observez un ou plusieurs symptômes de sécheresse vaginale. Il.elle pourra ensuite poser un diagnostic et réaliser un prélèvement vaginal si besoin.
Comment savoir si je souffre de sécheresse vaginale ?
C’est vous qui vous connaissez le mieux. Vous pouvez alors surveiller ces signes :
- Baisse ou arrêt de la lubrification du vagin
- Inconfort, échauffement ou douleur lors des rapports sexuels
- Démangeaisons
- Irritation de la vulve
- Présence de petites fissures à l’entrée du vagin, parfois difficiles à voir
- Sensation d’échauffement ou de brûlure en urinant (à ne pas confondre avec une infection)
Votre médecin généraliste, sage-femme ou gynécologue pourra dire si vous avez ce problème lors d’un examen gynécologique.
Comment est établi le diagnostic de sécheresse vaginale ?
Un examen gynécologique permet de poser le diagnostic de sécheresse vaginale. Le gynécologue pourra aussi réaliser un prélèvement vaginal.
Les traitements pour soulager la sécheresse vaginale
Les traitements naturels
- Les huiles en application locale : L’huile de bourrache, riche en acide gras. Les actifs de cette huile sont très utiles sur les symptômes de la ménopause comme les bouffées de chaleur. Elle est très utile aussi contre les problèmes de peau. Sous la forme de complément alimentaire, elle permet d’hydrater et de réduire l’inflammation cutanée causée par la sécheresse vaginale.
L’huile d’onagre, de coco ou encore l’aloe vera présentent aussi des vertus.
Attention à ne pas les utiliser avec un préservatif qui va devenir poreux à leur contact.
- Les Oméga 3 : luttent contre les symptômes de la ménopause et pré-menstruels comme la sécheresse vaginale.
En plus d’une alimentation riche en Oméga 3, il existe des capsules pour compléter l’alimentation.
- Les plantes phytooestrogenes actives ont un effet sur le vagin : sauge, soja, lin, cimicifuga, trèfle rouge, houblon. On peut trouver ces plantes sous forme de crème, ovule ou prise orale.
- L’homéopathie peut avoir des effets positifs sur la flore vaginale et ses secrétions quand la sécheresse vaginale est légère.
- Les probiotiques oraux et locaux pour restaurer la flore vaginale et intestinale
Les ovules
- Les hydratants (acide hyaluronique, vitamine E) ont pour effet de réhydrater et de réparer la muqueuse vulvaire et vaginale.
Il s’agit d’un gel ou d’un ovule vaginal qui garde le vagin humide en tout temps, améliore le confort du vagin et vulve, aide à réduire les sensations de brûlure, de démangeaisons, d’irritation ; aide à diminuer les effets de l’atrophie de la muqueuse du vagin.
Ces derniers peuvent se procurer en pharmacie ou être prescrits par un médecin et/ou gynécologue.
Les traitements hormonaux locaux
- Les traitements hormonaux locaux (œstrogènes en crème ou en ovules) ont pour but de redonner de la trophicité aux muqueuses. Existe en comprimés oraux ou locaux, en crème ou en anneaux. La prise d’hormones est contre-indiquée s’il a un cancer qui demande la prise de bloqueurs hormonaux.
Ce traitement nécessite une ordonnance de votre médecin.
Les gels lubrifiants
- Le lubrifiant vaginal ne traite pas la sécheresse vaginale mais soulage les symptômes d’inconfort lors des rapports sexuels.
Il en existe 3 sortes :
• À base d’eau : facile à utiliser, se nettoie facilement ; mais, il faut parfois plusieurs applications
• À base de silicone : dure plus longtemps ; mais plus difficile à nettoyer, peut parfois causer des irritations si pas rincée après le rapport sexuel
• À base d’huile : ne pas l’utiliser avec préservatif car il le fragilise ; peut causer irritation et inflammation chez certaines femmes.
Les lubrifiants naturels :
L’huile de coco, l’huile d’amande douce. Cette dernière permet de rétablir le PH de la zone intime, ce qui est très important pour le maintien d’une lubrification naturelle.
Attention ! En ce qui concerne les lubrifiants naturels comme l’huile de coco, en plus d’altérer le préservatif, ils peuvent aussi provoquer des dérèglements de la flore ou des infections.
Les lubrifiants permettent de faciliter la reprise du rapport sexuel en remplaçant le manque de lubrification physiologique naturelle, ce qui aura pour effet d’entrainer une diminution de la douleur et une augmentation du plaisir.
Le traitement au laser : en dernier recours, cette intervention aide la muqueuse vaginale à se régénérer. Celle-ci devient alors plus souple et plus humide. Demandez conseil à votre médecin.
Les gestes pour prévenir la sécheresse vaginale
Alimentation et consommation de tabac/alcool :
- Éviter le tabac et la consommation excessive d’alcool qui font baisser la lubrification vaginale
- Privilégier des aliments riches en acides gras de type oméga 6 et oméga 3 qui favorisent le bon équilibre de la muqueuse vaginale : saumon, maquereau, sardine, hareng, huiles d’olive, de noix, de lin…
Vêtements et sous-vêtements :
- Éviter les vêtements trop serrés.
- Porter des sous-vêtements en coton : permet de prévenir la sécheresse et les mycoses. Ces vêtements permettent une meilleure circulation de l’air.
Il est recommandé d’éviter le synthétique qui empêchent une bonne circulation de l’air et favorise ensuite les irritations, la sécheresse vaginale et les mycoses.
- Éviter de porter une culotte la nuit
Toilette intime :
- Éviter les douches vaginales, les toilettes excessives afin d’éviter les déséquilibres de la flore vaginale.
- Utiliser des produits à base de PH neutre sans colorant, sans conservateur, sans parfum qui préservent la flore
Protections hygiéniques :
- Avoir des protections hygiéniques adaptés : au lieu de serviettes et tampons, optez pour des culottes menstruelles en veillant à les changer régulièrement.
Ce type de protections respectent la sensibilité de votre peau de la zone intime et limitent les risques de sécheresse vaginale et les irritations.
Sexualité :
- Utiliser un lubrifiant naturel lors des rapports sexuels : il est à appliquer sur le sexe pour faciliter la pénétration et permet de réduire les irritations.
Les préliminaires ne sont pas à négliger et peuvent être prolongés pour créer ou renforcer la lubrification vaginale.
Hygiène de vie :
- Des médecines douces ou un accompagnement par un thérapeute pour réduire le stress, la fatigue, renforcer la confiance en soi
Sécheresse vaginale et acte sexuel
La lubrification du vagin, signe physique le plus visible de l’excitation chez la femme, est l’équivalent de l’érection chez l’homme.
La lubrification vaginale est un phénomène automatique, qui commence dans les 10 à 30 secondes après le début de l’excitation sexuelle, donc au tout début du rapport sexuel, pendant les préliminaires. Et ce afin de favoriser le plaisir, et éventuellement la pénétration.
Une femme de 20 ans aura besoin de moins de 30 secondes pour lubrifier complètement son vagin, tandis qu’il faudra entre 5 et 20 minutes à une femme ménopausée.
Le lubrifiant physiologique est un liquide transparent, de la consistance du blanc d’œuf, produit dans un 1ertemps par le vagin. Puis à la fin de la phase d’excitation, par les glandes de Bartholin, situées de part et d’autre de la vulve. Elles vont sécréter quelques gouttes de cyprine qui vont faciliter la pénétration du pénis en humidifiant les lèvres et l’orifice vaginal.
Quand on n’est pas suffisamment excitée, ou que le temps des préliminaires a été insuffisant, le vagin peut ne pas être assez lubrifié, et c’est normal : on ne parle pas de sécheresse vaginale pour autant.
Mais ce manque de lubrification va créer la sensation de vagin sec associée à un inconfort voire des douleurs lors des rapports sexuels.
Le risque de ces douleurs est de créer un cercle vicieux : cf. schéma ci-dessous.
Plusieurs facteurs vont être susceptibles d’altérer l’excitation sexuelle et donc la lubrification vaginale : des difficultés dans le couple mais aussi l’anxiété, le stress ou encore la dépression ont un rôle majeur pour la sexualité.
Pour lutter contre la sécheresse vaginale, il est recommandé d’échanger avec son partenaire et de ne pas négliger les préliminaires lors des rapports sexuels. L’utilisation d’un lubrifiant va également réduire les douleurs, augmenter le plaisir et redonner confiance dans la possibilité d’une lubrification naturelle (sauf si le cas de sécheresse vaginale est avéré).
Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à parler de ce problème à son médecin traitant, son gynécologue/sage-femme ou à un.e sexologue.
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